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7 conseils pour susciter la créativité

Être créatif est devenu une vertu cardinale de notre économie : la condition de la réussite, de l’adaptation permanente et de l’innovation disruptive (osons les grands mots). Pourtant la créativité n’est pas un super-pouvoir, un truc surnaturel dont seuls quelques individus sont dotés. Penchons-nous sur ce qu’est la créativité et comment la faire venir à soi… sans sortilège vaudou à base de sang de poulet.

Qu’est-ce que la créativité ? Est-ce le fait d’avoir beaucoup d’idées ? Des idées originales (et alors que veut dire originalité ?) ? La faculté d’inventer ? L’imagination ? Solutionner un problème le plus élégamment possible ? A ce titre comptable, avocat, menuisier, grimpeur et mathématicien sont des professions créatives (ce que je crois fermement).

La définition que je préfère (ne regardons pas dans le dictionnaire, nous sommes créatifs) est la capacité à connecter des idées qui n’ont, a priori, aucun lien entre elles et de générer, par ce rapprochement incongru, une étincelle. Là commence une histoire !

Dans tous les cas, il y a un ensemble de règles à connaitre et à maitriser pour ensuite jouer avec. Ainsi si l’écriture romanesque ne s’apprend pas pour les Français (elle est un don du ciel, l’inspiration, les muses, tout ça), chez les Anglo-Saxons elle s’enseigne dans des cours de Creative Writing. On peut donc apprendre à être créatif, car la créativité n’est pas inventer à partir de rien (science infuse) mais jouer avec l’existant, réarranger et retourner les idées, faire des essais et des erreurs. Le jeu : voilà au fond ce qu’est la créativité !

Voici donc quelques idées pour être créatif sans se blesser et tenter de rivaliser avec nos maîtres es-créativité : les coiffeurs.

Se demander pourquoi ?

Le pourquoi est au cœur de la créativité, c’est son moteur. J’aime utiliser le si simple et si efficace What/How/Why (© Simon Synek). C’est comme creuser la terre pour trouver le filon : on part de la surface (What), puis on s’enfonce (How) et enfin on tombe sur la pépite : pourquoi ? (Why)
Suivez le maitre : simonsinek.com

Rythme.
Ici un mélange de méthode Personnal Kanban et Pomodoro, où les trois cercles indiquent le nombre de périodes de 25 minutes prévues pour écrire cet article.

La créativité, c’est avant tout une histoire de discipline. Ecrire ce n’est pas attendre le frottement de l’aile des muses tout en mordillant l’arrière-train de son Bic (quoique les cancres sont créatifs aussi). La créativité se déploie dans le cadre rigoureux d’une contrainte. C’est pourquoi Sheila Chandra dans Organizing for creative people recommande de planifier son process créatif. Elle conseil ce petit outil aussi simple qu’efficace : la méthode Pomodoro, qui revient à découper en tranches de 25 minutes ses périodes de travail. C’est le meilleur antidote contre la procrastination.
Toute la méthode ici

Copier.

C’est ce que recommande Austin Kleon dans ce petit best-seller bien inspiré : Steal like an artist. Inspirez-vous des autres, aucune idée n’est originale, à vous ensuite de la digérer, de la transformer et d’en faire une matière première pour votre langage et votre réflexion. Comme votre famille s’organise en un arbre généalogique, il y a une génétique des idées. Nous sommes chacun la somme de nos influences. C’est une richesse de partager les idées des autres !

Temps libre.

On travaille bien avec un timing serré, sous pression, c’est une loi physique régissant l’univers entier, on n’y peut rien. Mais il est essentiel d’avoir du temps libre pour laisser le cerveau tourner en roue libre… et comme par magie il produira la bonne solution. C’est une façon de recharger les batteries de la créativité.

Drogue.

J’ai écrit un article sur le sujet que vous trouverez ici. A consommer avec modération.
Mais attention, comme préviens l’auteur DBC Pierre, « La drogue fonctionne pour la créativité (« the art ») mais pas pour le travail d’écriture (« the craft ») ».

Tirez les cartes.

Le producteur Brian Eno avait conçu ces cartes pour sortir de ses impasses créatives, les Stratégies Obliques.
Les Italiens de Sefirot Edition (dont on reparlera pour le storytelling) ont adapté l’esprit du tarot à ce jeu de cartes aidant à débloquer les situations de crise créatives. Symboliques, les cartes Intuiti aident à voir clair dans vos idées.

Se planter.

La danseuse et chorégraphe Twyla Tharp analyse différents type de ratages dans son livre The Creative Habit : Elle distingue les ratages liés à votre compétence, au concept (l’idée de départ), au discernement (faire les mauvais choix), résistance (ne pas faire confiance à son idée pour aller jusqu’au bout), la répétition (l’éviter pour ne pas s’auto-plagier), le déni (se convaincre que ça va marcher). Elle raconte même comment elle a géré un ratage monumental et en est sorti grandie… La clé ? Se remettre en question, pulvériser sa zone de confort.


Il y a une définition de la créativité que j’ai gardé pour la fin : la capacité à voir le monde différemment.

Par exemple ces athlètes qui nous demandent d’oublier nos habitudes et de voir leur sport avec un autre œil.

On peut regarder un film de ski sonorisé par le bruit du glissement sur l’herbe, pas besoin de musique.
On peut faire du vélo trial sur les toits des maisons, pas besoin de terrain de trial.
On peut voler en parapente au ras du sol et jouer avec le terrain, pas besoin d’aller haut
On peut skier en poudreuse de nuit, pas besoin de soleil.

Comment leurs sont venues ces idées ? Qu’est-ce qui les rend si créatifs ? Ne posons pas la question. Préservons la magie (tiens, un autre synonyme de créativité).

Texte : Guillaume Desmurs

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